mardi 25 septembre 2007

J'ai trouvé un avenir.

Vous n'avez jamais eu le désir de trouver une idée ? Je veux dire par la, une véritable idée, nouvelle, inédite, révolutionnaire. Un truc qui pourrait changer la face du monde. Ou au moins celle de votre compte en banque.

Moi si, depuis toujours.

Gamin déjà, on en discutait. Sur le banc en face du collège, au lieu d'aller en cours.

"ça sert à rien, toute façon, l'école..."
"ouais, tout ça pour finir chômeur..."
"sérieux, on va vivre en chien, on va finir en chien, les mecs. Faut qu'on trouve un truc. Faut qu'on trouve une idée !"

Sauf que trouver une idée que personne n'a jamais eu, au final, c'est super compliqué. Surtout s'il faut en plus qu'elle soit bonne....

Un peu plus vieux, bien que toujours pénalement irresponsables, on était toujours attaché à ce concept d'idée géniale, du truc qui changerait nos vies à jamais. Une bière, un joint, un regard sur l'horizon, un flash, une réflexion serieuse, creusée et aboutie, un passage à l'acte, et un avenir. Enfin. Un avenir.

Mais comme on y arrivait pas, on se contentait juste d'innover, de recycler quelques vieux concepts qui avaient largement fait leurs preuves. Comme voler dans un supermarché (banalité absolue) mais avec quelques "trucs et astuces" spécialement concoctés par nos cerveaux effervescents, histoire de rendre la chose efficace, sans risque, et tant qu'à faire, divertissante. Et surtout, divertissante.

Mais il n'as pas fallu longtemps pour que la lassitude nous morde. Il n'as pas fallu longtemps pour que la résignation nous couche par terre. Il n'as pas fallu beaucoup plus de temps non plus, pour que nos cerveaux soient de moins en moins capable de réfléchir longuement, de se concentrer, de fonctionner plus ou moins correctement. On savait bien, pourtant, que limiter l'alcool, les joints, et s'arrêter à ça, c'en était une bonne, d'idée. Mais elle n'était pas de nous. Comme si notre excès de fierté était en fait la graine semant nos penchants pour l'autodestruction. Ou l'inverse, peu importe. Partir les premiers, finalement, n'était-ce pas la seule bonne idée que nous n'ayons jamais été proche de cueillir ?

Et puis on a tous plus ou moins tacitement décidés d'échouer seuls, plutôt que de rêver ensemble. C'est surement ça, l'age adulte. "Chacun sa route, chacun son chemin", chantait à cette époque un rasta qui plaisait aux vieilles dames. Parfait. Qu'importe l'itinéraire qu'on emprunte, on sait bien qu'on a tous la même destination, de toute façon. Pas vrai les gars ?

Toi t'as choisis la drogue, toi la taule, moi Paris. Qui est le plus fou des trois ? N'ai-je pas eu là l'idée la plus lugubre, finalement ? N'ai je pas eu l'idée la plus vide de sens ? Comme si vous aviez laissé votre espoir mourir à petit feu, alors que j'avais achevé le mien d'un coup sec.

Ici j'ai tout oublié. Vous, moi, mes rêves de gosse. L'idée d'avoir eu des rêves de gosse. Même l'idée d'avoir des idées me serait apparue comme révolutionnaire si on m'en avait fait part. A quoi bon ? A Paris tout va vite. On fait des choix ici. On se décide. Penser se résume à un QCM. Oublier. Oublier deviens le moteur. Ici, c'est l'environnement parfait pour moi. Je roule au sans plomb dans la cervelle.

Sauf que les idées, c'est un peu comme l'amour. C'est quand on y pense plus, quand on y crois plus, que ça vous tombe dessus. Et en général, pas longtemps après, ça commence à faire très mal...

"Hier, j'ai mangé une pomme", celle qui m'est tombée sur le crâne. Et ding, une ampoule s'est allumée au dessus de celui-ci, un peu comme dans les dessins animés de ma jeunesse.

Viendront donc échec et déception. Sans nul doute. N'empêche que cette idée révolutionnaire, je crois bien que je l'ai. Celle qui pourrait changer mon quotidien, et même celui de milliers d'autres personnes, si jamais je me montrais capable de la creuser et d'en faire quelque chose de concret.

"Allo, mes frères ? Revenez, revenez les gars ! J'ai trouvé un avenir..."

8 commentaires:

bliblu a dit…

C'EST QUOI L'IDÉE C'EST QUOI L'IDÉE C'EST QUOI L'IDÉE

Anonyme a dit…

vazy quoi !
fait pas ta pute !

fait peter ton idée :F

Yoxigen a dit…

Je sais pas en fait, on s'en fiche un peu, quel que soit l'idée qu'ait pu avoir le narrateur, j'pense qu'il n'arrivera jamais à rien de toute façon...

Anonyme a dit…

ah ben merde alors :s
il est arrivé a une chose en tout cas, me foutre dans le merde :s

j'ai pris un pret pour investir dans l'idée et j'ai deja claqué la moitié de la tune xD
faudra que je remboursse maintenant :'(

Anonyme a dit…

Je comprends pas que tu penses que Paris est l'idée la plus vide .Regarde moi j'ai tout quitté pour Paris.J'ai laissé mes souvenirs,les mauvais et les bons a 700KM.Ici, on a pas le temps de penser a son passé car le present va vite,vite,vite.Ca occupe l'esprit.Ici il y a la foule partout et donc le sgens on pas le temps de te regardé,de te juger.Ca fait du bien de pouvoir etre soi :) Courage mon yo (k)

K a dit…

Ne pas avoir le temps de penser...
c'est peut être sa le piège.

bliblu a dit…

J'me demande si je pourrais tout quitter pour une ville ou il manque des étoiles.

bliblu a dit…

Éh, c'était ptetre ça, en fait.