mardi 20 mars 2007

Dans l'épisode précédent... !

Depuis quelques jours où je n'ai plus aucun toit, il m'est arrivé tout un tas de choses. La pensée la plus conne qui me soit venue à l'esprit était sûrement « Ou j’ai foutu ces putains de clefs ? ». La plus sensée était peut-être « Je n’obtiendrais probablement aucunes réponses comme ça… ». Mais peu importe, les dés sont jetés. Résumé des épisodes précédents pour ceux qui n’ont pas l’illustre honneur de me connaître : Non pas que je me sentes particulièrement déprimé ces derniers temps. Simplement, je me sens atteint d’une maladie bizarre : je ne ressent absolument plus rien.

Déjà, si je regarde en arrière, force est de constater que je n’ai jamais possédé un affect particulièrement surdimensionné. Mais depuis environ un peu moins d’un an, c’est encore pire. Du coup, je ne suis absolument pas triste ou désespéré, actuellement. Mais je m’ennuie. Profondément. Tous mes actes, que ce soit niveau professionnel, personnel, ou dans le domaine des loisirs, sont devenus de simples automatismes. Quand je dis « tous », c’est vraiment tous. Dans quatre-vingt pourcents des cas, je ris parce que je sais que ça doit être drôle. Je mange quand je déduis que, quand même, ça fait deux jours, je devrais peut-être avaler quelque chose. Je baise quand il me semble qu’il serait incorrect de refuser de baiser. Les seuls désirs que j’ai ressentis ces derniers mois sont ceux qui sont liés à mes dépendances envers l’alcool, la caféine, le tabac. J’exagère, dans la mesure ou il y a des exceptions. Mais c’est le cas durant quatre-vingt ou quatre-vingt dix pourcents du temps.

Du coup (cher Journal), quand je me suis retrouvé financièrement dans la merde, ça ne m’a pas atteint le moins du monde, et donc, je n’ai absolument rien fait pour m’en sortir. Du coup (hou hou hou, cher Journaaaaal !), j’en suis venu à perdre mon taf (enfin ça, c’est une autre histoire) et mon logement. Mais ça non plus, ça ne m’a pas atteint plus que ça, et pour résumer, je me suis dit quelque chose du genre : « Laisse toi tomber le plus bas possible, en refusant toute aide de tes connaissances. Tu verras bien, comme ça, si à un moment donné, tu ressentiras ou non un déclic. Tu verras si te laisser crever te laisse de marbre, et dans ce cas la, pourquoi pas, ou bien si un instinct de survie ou quelque chose te permettras de te soigner, te donneras envie de t’en tirer, et dans ce cas la, on avisera. »

Voila, donc, ou j’en suis actuellement, et sache, t’chayr d’journalzz, que l’internet gratuit parisien n’ayant aucun secret pour moi, je te tiendrais le plus régulièrement possible informé de l’avancement de la situation. Pour le moment, rien de nouveau, à part des anecdotes et des rencontres plus ou moins amusantes, et encore plus de courbatures que d’habitude. Mais je te raconterai tout ça une prochaine fois. Pour le moment, je suis dans un cybercafé ouvert 24/24, et une vieille assise pas loin me cause de culture pop et d’art contemporain. Je vais tenter de négocier un apéro. Si elle en veut à mon sexe, je vous souhaite une soirée moins glauque que la mienne. Sinon, tchin’, et à bientôt !

mardi 13 mars 2007

Mon voisin du dessus.

Pour continuer sur une note plus positive, je vais vous parler de mon voisin du dessus.

Bon. J'le connais pas. Mais il a l'air cool. Vraiment. Le problème, le con, c'est que :

1/ il s'est marié.
2/ il a copulé.

L'idiot.

Les bonnes âmes me diront : "ça peut arriver aux meilleurs d'entre nous". Ok. Mais qu'on me le présente alors, le meilleur d'entre nous, celui qui est marié et père de famille. Perso j'en connais pas. De toute façon, si l'homme que j'admire le plus au monde se mettait à devenir gaga d'une espèce d'alien rosatre qui pisse et qui chiale, il perdrait définitivement toute crédibilité à mes yeux.

Non franchement, c'est horrible. C'est comme le coup du "beau" bébé. Putain de merde, présentez moi un seul nouveau né qui soit "beau". Non, vraiment, un nouveau né, c'est moche. Glauque et moche. Des fois, passé un mois ou deux, ça deviens limite mignon. Mais à la naissance, vraiment, ce truc, c'est diforme et crade. Souvent, c'est pas compliqué, tu coupes la chose en deux parties égales : ça te donne le corps d'un côté, la tête de l'autre. Merde ça fait peur, franchement. Imaginez un monde peuplé de gens dont la tête est aussi haute que le reste du corps... C'est flippant ! Moi quand j'vois un bébé, un nouveau né, un truc qui a moins d'un mois, j'ai envie de l'écraser du pied. Pas par méchanceté ou par sadisme, non, mais pour me protéger, on sais jamais, un peu comme quand on croise une araignée d'une taille assez conséquente : On a pas vraiment la trouille, ça doit pas faire super mal, mais quand même, on se sent pas trop de laisser un truc pareil vagabonder tranquillement dans la pièce où on dort... Dans ces cas là, désolé Mère Nature, mais l'araignée se prend généralement un coup de chaussure pointure quarante et quelques. Un bébé, ça me fait le même effet.

Et puis, un bébé, c'est dangereux. Si. On va encore me traiter de parano. Faites donc ! Mais je sais ce que j'ai vu ! Un bébé, ça rend con. Je pense que ça a pas de cervelle à la naissance, ou très peu, et du coup, ça suce et ça avale la cervelle de son entourage. Oh, ça suffit, me traitez pas de dingue, je l'ai vu !! J'ai vu des gens super intelligents devenir complètement débiles après avoir passé deux heures en compagnie d'un chiard.

Une heure avant, le mec te sors une conférence scientifique incompréhensible à chaque fois qu'il t'adresse la parole. Une heure après, il sait même plus faire une phrase en bon français, il parle plus qu'avec des "ET QU IL EST MIGNON LE BEBE !! OUIIIII ! LUI PAPA ! ELLE MAMAN ! OUI ! TOI MIGNON RHOOOO IL EST GENTIL LE BEBE !!!". On peut me traiter de fou, de paranoïaque, de malade mental, je m'en contrefiche. Je considère ça comme une preuve. Quand un universitaire de bac + 8 remplace tous ses mots de sept syllabes par des "GOUZI GOUZI", pour moi, c'est louche. Parfaitement...

Bref, donc, moi perso, les bébés, je m'en méfie. Déjà que l'alcool me détruit la quasi-totalité de mes neuronnes. J'voudrais pas qu'un monstre portant des couches pampers me prive du reste. Alors les gosses, je reste à distance. On sais jamais bordel. CIA ou FBI ou autre, je m'en fout, mais je préfère rester à l'écart de cette sombre conspiration.

Tout ça pour en revenir à mon voisin du dessus. Je le connaissais pas avant d'emménager, bien sûr. Mais quand même. Je suis certain qu'avant, c'était un homme normal. Voir même intelligent. Et pour cause : quand il est seul, son regard ne trompe pas. Il est profond, vif, rapide, son visage affiche des expressions réfléchies, mûres, voire même malignes.

Non, j'en suis persuadé. Ce mec était un bon. Avant.

J'me sent un peu solidaire de lui. Moi, l'alcool et l'autodestruction m'ont tués. Lui, c'est le mariage et la reproduction. Bon dieu, je préfère ma place à la sienne, c'est pour dire à quel point je compatie.

La première fois que je l'ai rencontré, c'était le jour même de mon déménagement. Il nous as croisé dans l'escalier, nous a poliment dit bonjour, et nous a "proposé" de nous aider à déménager. Je met des guillemets à "proposé", parce que bon, la proposition n'éxistait que pour la forme. En réalité, il ne nous a pas laissé le choix. Il nous aidait à déménager, point barre. Je me demande si c'est pas lui qui, de tous les gens présents, à fait la plus grande partie du travail. C'est pour dire.

Tout ça finit, j'aurai voulu le remercier, lui demander son nom, l'inviter à boire un verre. Malheureusement, j'eut juste le temps de prononcer le "mer" du merci qu'il avait déjà disparu.

Oh, bien sûr, je ne l'aurais pas laissé partir comme ça si j'avais su à l'époque qu'il était en danger. Mais je n'en savais rien, pour moi il était juste pressé de rentrer chez lui...

Maintenant, je sais. Ce grand homme, ce héros, est marié. Maintenant, je sais que passé un déménagement harrassant, il a probablement due résister aux assauts incessants de sa femme exigeant des explications sur son retard. Je croyais, aveugle que j'étais, qu'il était monté chez lui et avait allumé la télé, s'était ouvert une bière bien fraiche, ou que sais-je encore. Non. Il est monté. Il a ouvert la porte. Et il s'est fait engueuler. Car il est, mon Dieu, j'en frémis rien que de taper ce mot, marié...

Quel courage. Quel dévouement envers des voisins qu'il ne connait même pas. Quel héroïsme, n'ayons pas peur des mots, c'est bel et bien celui qui convient ici. Il savait, bien entendu, que sa soirée entière serait foutu en l'air s'il passait son temps à nous aider. Et pourtant, il n'as pas hésité une seconde. J'en ai les larmes aux yeux rien que d'y repenser.

Aujourd'hui, maintenant que mes yeux se sont ouverts, maintenant que j'ai conscience de ce qui se passe, je voudrais l'aider, lui rendre la monnaie de sa pièce. Assassiner la femelle qui le martyrise, lui rendre sa liberté, sa fierté, son humanité, son libre-arbitre.

Mais j'ose pas, c'est que bon, la bougresse fait trois fois mon poid et quatre fois ma circonférence. Un jour je l'ai croisé dans l'escalier. Je me suis collé le plus possible sur le côté, priant les dieux qu'elle ne m'écrase pas en passant. Elle m'a fixé durement, et m'as dit "bonjour", sur un ton qui voulait dire "je vais te tuer si tu ne disparais pas de MON escalier !'. J'ai répondu "bonjour", avec une intonation tremblante signifiant "pardon ma grosse, la prochaine fois j'escaladerai la façade, promis". Ma bonne étoile veillant sur moi, l'histoire n'a pas dégénérée et j'ai survécu entiers à cette mésaventure digne des romans de Lovecraft.

Mais en vérité, ami lecteur/trice, je ne suis pas si lâche. De toute façon, en ce moment, j'ai pas grand chose à perdre. Alors c'est pas cette truie qui me fout la trouille. Non.

Mais il y a pire.

Il y a lui. Le gosse...

Comment avait-elle contraint son homme de copuler, je n'en ai aucune idée. Rien que techniquement, déjà, j'ai du mal à concevoir comment c'est possible.

Pourtant, il était la.

J'ai cru d'abord que c'était une hallucination. J'avais déjà vu le diable, j'avais déjà vu toute une rame de métro avec des gens aux visages identiques. C'était surement une hallucination, elle était juste un peu plus invraissemblable et un peu plus bruyante que les précédentes. Du moins c'est ce que j'avais cru, au début. Mais non. Les autres aussi l'entendaient, le voyaient. Cette chose était réelle.

Aussitôt j'ai envoyé un courrier à Sciences et Vie, visant le prix Nobel de biologie. Bizarrement, je n'ai eu aucune réponse, ils ont dû croire à un canular. Au placard, ma thèse sur l'homo gerbitus. Pourtant, cette forme de vie existait, j'avais plusieurs témoins.

Je me souviens encore du moment ou j'ai prit conscience de l'existence de quelque chose de malsain chez le voisin du dessus. Nous étions installés, ma colloc' et moi, depuis la veille. C'était la fin de l'après-midi. On prenait doucement nos marques dans ce nouveau logement, on devait être en train de bouquiner ou je ne sais quoi, lorsque tout d'un coup, un énorme coup de tonnerre gronda.

On s'est regardé, surpris, interloqués. Il avait fait plutôt beau cette journée. Le soleil venait de se coucher doucement, il faisait un peu frais, mais pas humide. Cet orage était bien soudain. Et surtout terriblement proche. "Heu" demandais-je, vaguement inquiet. "Ils ont prévus une tempête, à la météo ?". Elle me regarda comme le dernier des attardés et me fit comprendre que ce n'était pas son genre de suivre régulièrement ce type d'émissions débiles à la télévision.

Et BOUM. Le bruit recommençait. Mais pas seulement le bruit. L'immeuble tremblait. Tremblement de terre ? Armée de tractopèles ? Colère divine ? Apocalypse ? Je n'en savais rien, mais ce qui devenait certain en tendant l'oreille, c'est que ça venait du dessus. En gros, si c'était l'apocalypse, et ça me semblait fort probable, Dieu habitait au cinquième.

Les jours passaient et les tremblements continuaient, à heures fixes, tous les matins et tous les soirs. Je réflechissais au problème, échaffaudant des hypothèses pour comprendre cet épiphénomène (je ne connais pas la définition du mot épiphènomène, mais je trouve que ça fait stylé, la !).

Si Dieu habitait au cinquième, est-ce que ça voulait dire que Dieu m'avait aidé à déménager ? Tout ça devenait de plus en plus confus, de plus en plus brouillé, et mon apréhension augmentait en même temps que mon incompréhension.

Quelques jours plus tard, la réponse me fut donné par ma jeune et belle collocataire (encore elle, mais si, souvenez vous, celle qui regarde pas la météo). Je venais de rentrer du boulot, quand quelques minutes plus tard, le bruit recommençait, les murs tremblaient, les fondations de l'immeuble luttaient pour leurs survies. Paniqué, je commençais à me ronger les ongles de pieds (je fais toujours ça quand je me sens nerveux ! Et alors ?!?), lorsque ma colloc lança : "putain de merde de sale gosse de PUTEPUTEPUTE ! Demain je monte et je tape un scandale !"

Bien entendu, je comprenais encore moins la situation qu'auparavant. Quoi ? Dieu était un gosse ?? Il m'avais semblé plus agé pendant le déménagement ! Mais ma colloc m'expliqua que Dieu n'avait rien à voir la dedans, et que cet épiphénomène (ben quoi ?!?) était causé par l'enfant du voisin du dessus qui n'arretait pas de courir en tapant des pieds, des heures durant, sans s'arreter.

Au début, je l'ai pas cru. Un gosse ? Et puis quoi encore. Et il chausse du combien, couillonne, ton gosse, pour faire trembler un immeuble, du cinquante-douze ?

Mais en fait si. Elle avait raison. Elle était monté faire un scandale le matin suivant, et sa théorie s'était avérée juste. Ce qui terrifiait tous les habitants du quartier, ce n'était pas le croquemitaine. C'était Jérémy, 4 ans et demi. Quand ma colloc était montée pour demander qu'est ce que c'était que ce putain de bordel de merde tous les matins et tous les soirs s'il vous plait salope de pute, la femme de mon voisin avait répondu, térrorisée, que ce n'était pas elle. Genre, compulsivement, "c'est pas moi, c'est pas moi, je vous en supplie, c'est pas moi".

Je sais pas si elle avait peur de ma colloc, ou si elle avait peur de son "fils". En tout cas, nous, on s'en doutait bien, que c'était pas elle qui courait en tapant des pieds tous les soirs. Mais bon.

Mon voisin, cet homme bon, cet homme simple, avait un ... Je deteste ce mot... un enfant... Etait il maudit pour des crimes commis dans une vie antérieure ? Ou était-ce à cause d'un épiphénomène (quoi merde, j dit c'que j'veux !) genre effet papillon, un samouraï avait pété au Japon, et du coup le courant d'air tout ça, bref, je vais pas vous expliquer l'effet papillon.

Mais c'était vraiment injuste, le pauvre. La fois suivante ou je l'ai croisé en bas de chez moi, du coup, je lui ai tapotté l'épaule, et je l'ai pris dans mes bras, répétant "courage, courage, tu vas t'en sortir". Oh, en pleine rue, il faisait semblant de ne pas savoir de quoi je parlais. Mais je sais bien qu'au fond, il avait compris. Il avait juste trop de pudeur pour avouer publiquement, comme ça, devant la pizzeria du coin, qu'il avait un marmot. Comme je le comprend...

J'aurai aimé rester assez longtemps dans ce logement pour réussir à le pousser à briser ce tabou. Je sentais bien qu'il avait besoin de se livrer, le bougre. C'est pas compliqué, on aurait dit qu'il se prenait six mois dans la tronche à chaque marche qu'il montait dans l'escalier. Quel triste spectacle. Surtout que c'est difficile de s'en sortir. Vous saviez, vous, qu'il est interdit de s'en débarrasser ? Vous saviez, vous, qu'on peut pas foutre son môme en vente sut ebay ? Vous saviez que troquer un bébé contre un paquet de clopes, c'est illégal ? (faut dire, v'la l'arnaque...). Non, il était bloqué, il ne pouvait rien faire. Il devait accepter de vivre dans la souffrance et la terreur.

Alors il portait sa croix, stoïque, courageux, humble et serein devant la difficulté. Quel grand homme, au risque de me repeter.

Bref, avant de quitter ce logement, je voulais lui rendre hommage. C'est maintenant chose faite. Anonyme voisin du dessus, tu n'auras jamais de médaille, mais tu resteras pour moi le plus noble des anciens combattants.

Hier...

Hier, j'ai dormi.

Vraiment.

Dormi.

Sans dec'. Moi. Ouais ouais. Ca peut paraitre incroyable, du moins pour ceux qui me connaissent, mais c'est la sctricte vérité. Hier j'ai dormi.

Vers 7 ou 8H du mat' j'ai pris ma douche. Puis j'suis allé me balader avec une amie. Puis vers 11h30 / midi (j'ai déjà oublié...), j'me suis couché.

Et la, miracle. J'ai fermé les yeux. Et puis plus rien.

J'ai dormi.

J'ai compté. J'ai dormi un peu plus de 28H.

Je me suis reveillé plusieurs fois. Mais j'ai pas bougé. Chaque fois, une fois les yeux ouverts, je me forçait à les refermer. Et miracle (bis)(ter)(etc etc), je me rendormais.

Et puis, une fois que je me suis dit que ça devait faire vachement longtemps que je pionçait, je me suis forcé à garder les yeux ouverts. Puis à faire un mouvement. Puis à me lever. Sans savoir quoi faire. Sans savoir comment tromper l'ennui.

Tout ça pour me dire que, non pas que ce soit une grande surprise, mais bon. Je n'avais pas d'autre ambition dans la vie que de rester endormi comme ça, des heures et des heures. Si demain je gagnai au loto des milliards d'euros, je m'acheterai un appart', un putain de plumard enorme, la couette la plus chère au monde, et je pioncerai.

Je sais, ça fait putain d'ado goth attardé. Mais bon, rien à foutre, c'est comme ça, c'est juste un simple fait. J'ai aucun autre désir dans la vie que de dormir, et dormir, et dormir, indéfiniment.

Je ne sors plus, parce que je n'arrive plus à donner le change, je n'arrive plus à faire croire que je suis un déconneur, que je m'amuse, que ma vie est un éclat de rire permanent. Je n'arrive plus à faire semblant.

Cette fois je ne transigerai pas. Cette fois je pousserai l'autodestruction jusqu'à l'extrème limite. J'ai besoin de ça, j'ai besoin de ça pour savoir si j'ai encore envie de vivre. Dans moins d'un mois, je pioncerai dehors. Dans moins d'un mois, je n'aurai plus une seule possession matérielle. Et le meilleure la dedans, c'est que j'en ai rien à foutre. J'ai besoin de tomber le plus bas possible, pour savoir si j'ai envie de me relever... Ou non.

Encore une fois, des gens semblent m'aimer, encore une fois, des gens veulent m'aider. "Viens vivre à la maison", une fois, deux fois, trois fois. Mais pas cette fois. Cette fois je ne garde rien. Cette fois je n'irai pas chez quelqu'un d'autre. Cette fois je ne m'inscrirais pas aux assedic, je n'enverrais pas de CV aux employeurs, je ne chercherais pas un nouveau logement. Non, cette fois je tomberais le plus bas possible et je me laisserais crever lentement.

Si envie de vivre il y a, alors je saurais m'en sortir. J'ai les capacités pour. J'en suis plus que persuadé. Même au fond du caniveau, si je veux quelque chose, je l'obtiendrais. Les rares fois ou j'ai voulu, j'ai eu. Sans exception. Tout ce que je veux, c'est savoir si cette envie existe ailleurs... que dans le discours de mes proches.

Bientôt je saurais.

Bientôt je revivrais. Peut-être.

Bientôt...