vendredi 7 mai 2010

Souvenirs...

Elle m'a dit que j'étais juste quelqu'un de bien. Que je devais croire en moi. Elle a prétendu tant de choses, inventés tellement d'exemples, pour me convaincre que... Que j'étais le meilleur, que j'étais au dessus, une personne rare, qu'elle a dit. Précieuse. Qu'elle était heureuse de me compter au nombre de ses relations, que ce devrait être le cas de tous ceux qui me connaissent, que ceux qui ne comprenaient pas tout ça n'étaient que des aveugles.

Ne les écoute pas, eux, m'a-t-elle suppliée ; Ne l'écoute pas, elle. "Tu vaux mieux qu'eux". Mais ça veut dire quoi, "mieux", que je répondais, "mieux pour quoi ?", "mieux en quoi ?"... 

Je me souviens d'une phrase en particulier. "Ce ne sont que des porcs, tellement obnubilés par leurs propres nombrils et leurs pseudos-problèmes qu'ils passent à côté de tout ce que la vie peut leur apporter de magique". Magique, que j'étais, selon elle. Magique, carrément. Non pas que j'en croyais un traitre mot. Mais ça faisait du bien, tellement de bien, finalement, de l'entendre débiter ses âneries...

Elle s'approchait, sa voix, puis s'éloignait, elle se faisait parfois forte, parfois douce, elle argumentait, plaisantait, me comparait à loisir avec nos connaissances communes. "Et elle...", finissait-elle, baissant d'une octave, le ton de la confidence... 

"Je suis là, moi", poursuivait-elle, pernicieuse. "Pourquoi elle ? Je suis là. Moi je vois, moi je sais", et ça continuait, et c'était nettement moins agréable à entendre, là.

"Quelqu'un de bien...", la conclusion qui rejoint l'introduction, une phrase sans fin réelle, une phrase qui se meurt. Puis je pleurais. Puis elle passait à autre chose, futilités diverses. Presque tout les jours, qu'on se voyait, en secret, rapidement, relation anonyme et coupable. Puis un jour, elle est partie.

Elle n'est plus jamais revenu. La voix à l'intérieur de ma tête.

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